enfant :-Papa, raconte-moi une de tes histoires !
mais pas une histoire qui commence par
"Il était une fois...."
une histoire sur la vie...
Tu veux bien ?

papa : -D’accord, je te raconterai l’histoire d’un homme,
un homme
qui avait oublié ce qu’il était
en devenant le prisonnier d’une idée,
l’idée que vivre dans une cachette secrète lui permettrait
d’échapper à la réalité.
je vais te la raconter.
ferme tes yeux et ouvre ceux de ton imagination.
Regarde là-bas !

(…)

Il range son scénario et son histoire s’arrête là.
aux pas feutrés,
Le vieux cabotin quitte son décor
Sans plus mentir.

Les aromes séduisants de sa fausse identité
Se dispersent ainsi
Dans le vent de la vérité.

au fil des années,
il a raconté des histoires,
Remplies d’illusions, d’espérances, de joies.

il a joué avec des mots coquins,
des mots charmants,
venant d’un monde virtuel
confondu avec le réel.

il a rigolé comme un gamin,
Il a dansé avec sa jeunesse, cloué au sol de la folie
Dans les yeux de l’anarchie.

mais avec le temps,
quelque chose a changé en lui.
tout son monde de rires,
De mensonges et de masques,
s’est écroulé petit à petit.

un plaisir insatiable de vérité
l’a mené à de pénibles déchirements
et son existence a viré de bord
En évitant le naufrage.

longtemps traqué par la vérité,
Il a fini par l’aimer,
Désireux de se libérer
Du tyran qui le torturait,
Le baladin terrible qui était en lui.

aujourd’hui, c’est un homme nouveau,
Un homme fier et sincère.
Avec ses rêves et ses idéaux
Libérés de leur Gestapo.

Le parfum de la vie se répand tout autour
et coule entre ses doigts
Sans plus imiter le sablier sournois.

Les nuits heureuses, le goût de menthe et de réglisse,
les traits anciens de la passion
Se relèvent avec leur souffle.

Il n’a plus rien à cacher dans son jardin de verre,
Ni des boutades à coiffer.
Tous les matins, quand il se lève,
il arrose ses ailes
pour qu’elles fleurissent
a nouveau et l’amour,
Qu’il croyait lièvre de colline,
est au fond d’un tiroir, fermé depuis longtemps,
mais prêt à s’ouvrir pour le laisser sortir,
et courir dans les champs de la liberté.

voilà,
il me regarde d’un air amusé, pas contrarié.
En fin de compte, je n’ai dit que la vérité
puisque cet homme est libre.
en effet,
J’ai fait tout ce que j’ai pu
Pour que ce cabotin n’existe plus !

papa : - Et voilà ton histoire, tu l’as aimée ?

enfant : - Oui, même si je n’ai pas tout compris.
Mais, ça m’a plu quand même !
Merci papa.
C’était ton ami, cet homme ?
Papa : - Mon ami ? Je ne dirais pas.
Quelqu’un que je connaissais, plutôt !

Enfant : - Et qu’est-ce qu’il est devenu ?
Maintenant, il est où ?
Papa : - Et bien petit, tu n’as pas à le chercher !
Il est juste devant toi !