Je t’ai espérée,
je t’ai espérée dans le clair-obscur
des révélations mystérieuses,
je t’ai attendue un million d’années.
et pourtant tu n’avais pas été modulée
ni annoncée, mais je t’ai attendue patiemment
dans le silence
de ceux qui n’ont jamais été vus.
j’ai espéré te voir apparaître tout à coup
dans un coin de la vie
quand la disproportion inhabitée
se remplissait de vaines présences.
maintenant je reste là, animal pas encore disparu,
fils de cette solitude qui bat dans ma poitrine.
et la litanie insupportable du rationnel nébuleux
parcourt la déjection ininterrompue
de mots minuscules tombés dans les pièges de l’être.
une idée meurt,
elle meurt dans le firmament
des certitudes faciles.
le mirage inlassable continuera à piquer
des lèvres désertes, incertaines et impures,
victimes d’une douleur endormie
sur l’autel d’une autre célébration.